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Cinq minutes sur... La santé mentale au travail avec Kevin Fitzpatrick, Principal Architect et Secouriste en Santé Mentale .

Diversité & inclusion 10 Oct 2024

À l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, nous avons parlé à Kevin Fitzpatrick, Principal Architect et Secouriste en Santé Mentale, de l`évolution de sa relation avec la santé mentale et de la façon dont nous pouvons faire la différence au travail.

Points saillants .

  • Regarder de plus près comment le fait de prendre le temps de parler peut aider à résoudre les problèmes de santé mentale.
  • Fournir une aide de première réponse grâce au programme des secouristes en santé mentale
  • L'importance de créer une culture qui ne stigmatise pas et qui encourage les gens à prendre des nouvelles les uns des autres

Tout d'abord, peux-tu nous parler un peu de ton histoire de santé mentale ?

Elle se présente en deux parties. La première concerne mon enfance, puisque j'ai grandi avec une sœur aînée autiste et ayant de graves difficultés d'apprentissage. Mes parents se sont occupés d'elle et, en tant que famille, nous avons dû nous adapter à elle. Mon père a également commencé sa carrière en tant qu'infirmier spécialisé en santé mentale et a travaillé toute sa vie au sein du NHS, j'ai donc grandi avec une conscience très aiguë de la façon dont les problèmes liés à la santé mentale peuvent affecter tout le monde.

La deuxième partie concerne mes propres luttes, plus récentes. J'ai perdu mon père d'une tumeur au cerveau un mois avant la naissance de mon premier enfant. Il avait évidemment joué un rôle important dans ma vie et j'ai eu du mal à accepter sa disparition et le fait qu'il n'ait pas pu voir son premier petit-enfant. La phrase « Tu as perdu ton père, tu es maintenant un père » tournait en boucle dans mon esprit. Ma mère et mes sœurs ont également été durement touchées, et j'ai ressenti un énorme sentiment de responsabilité à leur égard, tout en ayant à gérer la responsabilité supplémentaire d'être un nouveau parent.

Les 12 à 18 mois qui ont suivi ont été un tourbillon d'émotions et lorsque tout s'est calmé, mon état mental était complètement désorganisé. J'ai commencé à me sentir extrêmement dépassé et anxieux, en particulier dans les situations stressantes. J'ai développé des insomnies, craignant de m'endormir, car mon cerveau m'emmenait dans des endroits très sombres, ce qui déclenchait souvent des crises de panique. C'était une période sombre de ma vie, mais je suis maintenant en mesure de la gérer et d'aller de l'avant.

En quoi tes problèmes de santé mentale ont-ils eu un impact sur ta vie professionnelle ?

J'ai fait face à tous les obstacles que je rencontrais en me jetant à corps perdu dans le travail, en utilisant ma passion pour l'architecture pour me distraire de mes propres problèmes. À court terme, cela a chassé mes démons, et cette concentration extrême a profité à ma carrière. J'ai eu la chance de travailler avec un bureau d’études de la ville que j'admirais vraiment. Cependant, c'est à ce moment-là que mes problèmes de santé mentale ont commencé à avoir une répercussion sur mes performances au travail.

À l'extérieur, je maintenais une façade de confiance, mais à l'intérieur, je suffoquais. Je doutais de moi et je n'arrivais pas à prendre des décisions, ce qui est un élément clé pour être un bon architecte. Et plus cela durait, plus je m'isolais. Je n'étais tout simplement pas dans le bon état d’esprit pour un rôle comme celui-là et cela a commencé à me faire douter de mes capacités en tant qu'architecte.

Quelles mesures as-tu prises pour gérer les problèmes que tu as rencontrés ?

Pour moi, la pandémie a été une bénédiction déguisée. J'ai été mis à pied et ces six semaines de fermeture m'ont donné la perspective dont j'avais besoin. Cela m'a permis de prendre conscience des sacrifices qu’utiliser ma carrière comme distraction m’avait fait faire, et que je devais faire des choix pour rééquilibrer tout ce qui se passait dans ma vie. J'ai pris la décision de postuler pour un poste chez BakerHicks, une nouvelle entreprise, pour un nouveau départ, plus proche de chez moi avec seulement 15 à 20 minutes de trajet. Cela m'a apporté le changement dont j'avais besoin. Je peux toujours me consacrer pleinement à mon travail d'architecte, mais je suis capable de mieux gérer l'équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie privée et de déconnecter à la fin de la journée.

Mais la chose la plus importante a sans aucun doute été de m'ouvrir à ma femme sur ce que je vivais. C'est ainsi que j'ai commencé à faire face à la situation. C'est difficile à faire, surtout quand tu as l'impression que tu dois être la figure masculine forte de la famille. Mais il y a eu un véritable changement dans les mentalités et une plus grande sensibilisation à la santé mentale des hommes ces dernières années, ce qui m'a aidé à faire ce premier pas.

Comment BakerHicks t'a-t-il aidé à traverser cette épreuve ?

Personnellement, j'ai l'impression que l'approche de l'entreprise en matière de bien-être, de diversité et d'inclusion est fantastique. On a le sentiment que la santé mentale de leurs employés est de haute importance, et on reconnaît, que même si je suis là pour fournir des dessins pour construire des bâtiments, il existe aussi une autre partie de moi. J'ai l'impression qu'on s'occupe de moi en tant que personne, ce qui me permet de fonctionner en tant qu'architecte.

Le programme des Secouristes en Santé Mentale a également exercé une grande influence sur moi, car le fait de savoir que je peux à tout moment parler à quelqu'un qui m'écoutera et m'orientera dans la bonne direction est très rassurant. En voyant cela, j'ai décidé de m'inscrire moi-même à la formation de Secouriste en Santé Mentale, ce qui m'a permis de mieux comprendre la santé mentale et de me rendre compte à quel point ce programme est fantastique.

Peux-tu nous en dire plus sur le programme des Secouristes en Santé Mentale ?

Le programme consiste essentiellement à savoir qu'il y a toujours quelqu'un de compréhensif à qui tu peux parler. Tu sens qu'ils te soutiennent et que tu n'es pas seul. Un certain nombre d'entre nous ont reçu une formation de Secouriste en Santé Mentale dans l'entreprise, et il y en a au moins un dans chaque bureau.

Nous sommes tous là pour écouter, non pas pour poser un diagnostic, mais pour entendre ce que tu traverses et t'orienter vers l'aide professionnelle appropriée. Nous sommes les premiers intervenants et, à la fin de la journée, même si je n'aide qu'une seule personne, je considère que cela en vaut la peine.

Quels conseils donnerais-tu à toute personne ayant des problèmes de santé mentale ?

Pour moi, le fait d'être vulnérable et de commencer à en parler est la meilleure chose que tu puisses faire pour toi-même. Peu importe de qui il s'agit, d'un ami proche, d'un Secouriste en Santé Mentale, de ton médecin généraliste ou d'un prêtre, de n'importe qui. Même s'il s'agit simplement de communiquer que tu ne te sens pas bien, tant que tu en parles à quelqu'un, cela allègera le fardeau.

À partir de là, tu pourras commencer à identifier et à chercher les premières étapes pour gérer ce que tu vis. Et si tu as l'impression de ne pas être entendu par la première personne, va parler à quelqu'un d'autre, il y aura toujours quelqu'un qui t'écoutera et ne te jugera pas. Tant que tu n'as pas fait cela, tu ne peux pas faire le pas suivant.

À ton avis, quelle est la plus grande mesure que nous puissions prendre pour favoriser la santé mentale sur le lieu de travail ?

Je pense que la chose la plus importante est de créer une culture qui ne considère pas la santé mentale de façon négative. La santé mentale est quelque chose qui nous touche tous d'une manière ou d'une autre, et il est vraiment important d'éduquer les gens à garder un œil sur tout le monde et d'éliminer toute la stigmatisation qui y a été historiquement associée.

Tout le monde n'aura pas le courage de demander de l'aide, mais si nous pouvons donner aux gens les moyens non seulement de reconnaître si quelqu'un semble avoir des difficultés ou a changé d'une manière ou d'une autre, mais aussi de poser la simple question « est-ce que tout va bien ? », alors je pense que cela pourrait faire une grande différence.

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